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Moana Fille de Lune » Complete [100%]

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Moana
Moana

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Moana Fille de Lune » Complete [100%] Empty
MessageSujet: Moana Fille de Lune » Complete [100%] Moana Fille de Lune » Complete [100%] EmptyLun 30 Sep - 0:21

« And then you remember that you, yourself, you are a light-bearer. A light-bearer receiving radiance from others »

Moana Camda ki Beti
Moana « Fille de Lune »



âge :24 ans
sexe : Féminin
groupe : Waterbender

orientation : Bien, merci
compétences : Soins / Waterbending  
métier : Pro-bender professionnelle

« Emotional landscapes
They puzzle me »


Jóga by Björk on Grooveshark
Même si t'es une fille simple, t'es compliquée. T'es compliquée, parce que t'as plusieurs facettes. Mais c'est pas étonnant. Ca fait partie de ta vie, t'es comme ça. T'as tellement dû renaître que t'as pas l'choix, c'est obligé. Ca te marque et ça te change, mais tu restes la même. Les différentes Moana, elles se ressemblent malgré tout.

Y a la première. Y a Moana l'Enfant. La gamine faiblarde et maladive, qui ne pouvait pas faire grand chose, qui murmurait plus qu'elle ne parlait, qui ne faisait pas de vagues, et qui ne vivait réellement que lorsqu'elle avait un livre entre les mains, ou qu'elle entraînait son frère à la Maîtrise de l'Eau. Cette Moana, c'est celle qu'elle a au fond d'elle. Une gamine timide, et silencieuse, qui rêve de changer, qui voudrait d'une autre vie, sans oser se l'avouer. Celle qui ressent tout à fond, mais qui minimise, qui étouffe tout, qui absorbe, et encaisse sans rien montrer, sans se laisser rien montrer, parce qu'elle n'a pas le choix après tout. Et cette Moana-là, elle est toujours en toi, peu importe combien tu essaies de le cacher.

Y a la deuxième. Y a Moana la Vivante. Celle qui a tout ressenti à fond, qui a eu l'impression de prendre une grande bouffée d'air d'un coup, et qu'avant, elle respirait à travers une paille. Celle qui a réalisé qu'avant, elle ne vivait pas, mais qu'elle survivait. Cette Moana-là, elle a décidé de vivre à fond. De profiter intensément de chaque seconde, de ne pas se poser de questions, et de foncer tête baissée, en réfléchissant aux conséquences plus tard.  Elle croque la vie à pleines dents, un sourire aux lèvres et une lueur de folie amusée brillant dans ses yeux. Elle vit à cent à l'heure, et fait, fait, fait et fait encore jusqu'à tomber de fatigue. Et même là, elle fait encore, parce qu'elle se dit qu'elle aura le temps de dormir plus tard. Celle-là, c'est celle que tu montres le plus volontiers.

Y a la troisième. Y a Moana l'Amoureuse, la Femme, l'Amante. Celle qui a aimé comme jamais, qui était heureuse de vivre et de profiter de la vie de façon plus calme. Celle qui aurait voulu rester comme ça, ne plus jamais changer, juste se contenter de vivre une vie paisible avec l'homme qu'elle aime, qui rêvait de fonder une famille, sans se poser de questions. Qui voulait une vie paisible, ponctuée d'éclats de rire, et de douceur et de chaleur. Y a la Moana qui voulait être mère. Qui aurait tout donné pour ça, pour que le rêve devienne réalité et qu'elle puisse serrer son enfant contre son cœur. Celle-là, tu la blindes, parce qu'elle a eu mal, et que t'as envie de la protéger.

Y a la quatrième. Y a Moana la Nomade. Qui tient pas en place, qui était en miettes et qui s'est reconstruite en voyageant. Elle a soif de connaissances, cette Moana-là, un peu comme l'Enfant, mais en plus intense, en plus brûlante, en plus brillante. Elle dévore les livres, et voyage d'une ville à l'autre, découvre de nouvelles cultures, rencontre des gens. Oh, elle est sociable, et charmante, et souriante. Elle aimerait juste que le vide au fond d'elle soit rempli par quelque chose. Elle ingurgite le savoir pour redevenir entière, mais c'est pas de ça dont elle a besoin. C'est celle qui a réalisé que c'était le contact qui lui manquait. Les gens. Alors elle s'est liée d'amitié, avec de nombreuses personnes à travers le monde. Et le vide s'est rempli, petit à petit.

Y a la cinquième. Y a Moana la Probender. Elle est connue, elle. Elle a la cotte et le vent en poupe. Quand elle marche dans la rue, les gens la saluent et la reconnaissent. C'est la Moana la plus complète et la plus accomplie jusque là. Elle a presque tout ce qu'il lui faut. Elle arrive presque à réconcilier toutes les Moanas. Elle est entourée, elle aime, elle apprend tous les jours, elle a son calme, et elle vit à fond. Mais elle se cherche encore. Et elle a bien raison.

Et toi, Moana, t'es un mélange de tout ça. T'as toujours la gamine au fond de toi, et t'as peur qu'on la voie trop vite, alors tu la planques derrière la nomade, et la vivante. Mais t'as tort de l'étouffer. Tout comme t'as tort de cacher l'Amoureuse. Tu devrais comprendre et apprendre que tu devrais les additionner, toutes ces facettes de toi, au lieu d'en laisser sortir certaines, et d'en planquer d'autres. Y a que comme ça, que tu seras entière. Mais ça vient. Ca vient parce que t'es entourée comme il faut. Et que tu laisses sortir la gamine, quand t'es chez toi, le soir, et que tu lis un bouquin tout en touillant un thé sucré. Deux de tes péchés mignons. Oh et t'en as, des péchés mignons.

La gamine en toi s'émerveille de voir la neige sur Republic City, apprécie les plaisirs simples, comme le bruit de la neige qui craque sous les pas, mais aussi la sensation du sable chaud qui s'enfonce sous tes pieds. Elle aime l'odeur de la pluie, et elle aime lécher la cuillère qui a servi à préparer le gâteau. Elle aime danser sous la pluie, et l'odeur des gâteaux qui cuisent. Elle aime faire des farces à son frère, et elle aime marcher pieds-nus.

Et surtout, elle aimerait être entière. Alors arrête un peu tes conneries, et écoute-la un peu plus souvent, tu veux ?


« I'm a fountain of blood
In the shape of a girl »


bachelorette by Björk on Grooveshark
Quand on te voit comme ça dans la rue, on pourrait penser que t'es pas le genre de fille qui se prend la tête avec son apparence. Et on aurait totalement raison !

Y a pas un pet de maquillage sur ta peau, et puis d'ailleurs, pourquoi y en aurait-il ? C'est pas comme si t'avais des choses à cacher. Bon, si, t'as bien deux traits sous l’œil droit, pour marquer ton appartenance à la Tribu de l'Eau, mais c'est tout. Pas de poudres, pas de fards, rien sur les yeux, et rien sur les lèvres. A part un sourire.
Tes longs cheveux sont démêlés, mais pas coiffés. Ils sont même pas bien coupés, ça se voit tellement que c'est toi qui le fais toi-même. Les pointes viennent chatouiller tes reins. Enfin. Certains pointes. Les autres s'arrêtent à des longueurs aléatoirement différentes. T'as des filles avec des cheveux parfaits, qui retombent en boucles harmonieuses autour de leur visage aux traits délicats. Toi, t'es pas comme ça. Toi, tes cheveux sont raides, et certes, ils encadrent ton visage, mais c'est parce que la dernière fois que tu les as coupés, t'as vaguement fait un dégradé. Et ton visage est loin d'avoir des traits délicats.

Parlons-en, de ton visage, d'ailleurs. Encadré par plusieurs longueurs différentes de cheveux blanc comme neige, les traits sont carrés, volontaires. Presque masculins. Tes joues sont à peine rebondies, et ton menton un peu large, un peu rectangulaire. T'as pas le visage le plus féminin du monde, faut dire. Mais ça te va bien. Ta peau est sombre, hâlée, et contraste joliment avec ta crinière ivoire. Tes yeux bleu pâle sont un peu trop grands, un peu trop ronds, ça te donne un air de gamine qui te va bien. Ils brillent d'amusement, souvent, et de malice. T'es super expressive, comme fille, et les trois quarts de tes émotions passent par tes yeux. Y a quelqu'un un jour qui a dit que les yeux étaient le miroir de l'âme, et t'en es un parfait exemple. Tes lèvres sont pleines, pulpeuses, et sensuelles, même si tu fais absolument rien pour l'être. T'as un nez droit, mais fin, il est juste, comme le reste de tes traits, dessiné avec un pinceau épais.

T'as un corps fin mais musclé, dû aux nombreuses heures que tu passes chaque jour à t'entraîner. Mine de rien, le Waterbending, ça entretient son homme. Sa femme. Bref. L'os de ta clavicule est un peu trop saillant, et on voit les muscles de tes épaules qui arrondissent ta silhouette. Selon la position de tes bras, on voit la forme d'un biceps se dessiner. Tes mains sont fines, et certainement pas parfaitement manucurées. Tu te coupes les ongles comme tu te coupes les cheveux : c'est tout sauf régulier. L'ongle de ton index est trop long ? Tu le coupes, alors. Mais tu laisses les autres tranquilles. Tu te casses pas la tête pendant des heures. Et pourquoi tu le ferais ? Après tout, ça a toujours très bien fonctionné comme ça, pour toi. Ta poitrine est jolie, ferme et rebondie. Encore une fois, le sport, ça aide. Et ta taille... Bon sang, qu'elle est fine. On peut en faire le tour avec les mains. Tes hanches s'élargissent plus franchement, par contre. Et tes jambes sont musclées, joliment galbées, et longues.

Pour t'habiller, tu te casses pas la tête non plus. T'as souvent chaud à Republic City, alors la plupart du temps, t'as juste un bandeau pour maintenir et cacher ta poitrine, et une longue jupe fendue sur les côtés. T'aimes te promener pieds nus, quand quand tu peux, tu le fais. Sinon, t'enfiles une paire de bottes. Et quand il faut être décente – t'es parfaitement capable de te faire belle, t'en as juste rarement envie – t'enfiles une tunique, ou une robe de la Tribu de l'Eau. Y a deux accessoires, deux grigris, deux petites touches de féminité que tu te permets. Une boucle d'oreille, que tu gardes à ton oreille gauche, et que tu ne quittes quasiment jamais. On te l'a donnée peu après tes dix-huit ans, quand t'étais allée visiter le monde, et que t'avais fait étape dans votre Tribu sœur, au Pôle Nord. Apparemment, la boucle d'oreille avait appartenu à la Princesse Yue, et c'est une vieille dame qui te l'a donnée, en te disant que la Princesse aurait voulu que tu l'aie. Quelque part, tu penses que cette vieille dame n'avait probablement pas tort. Alors tu la gardes. C'est un symbole fort, pour toi. Le symbole de bien des nouveaux départs. Et l'autre truc que tu gardes et que tu ne retires jamais, jamais, jamais, c'est le cristal qui pend à ton cou. Autrefois fixé à un collier de fiançailles, il est à présent retenu par un simple et presque grossier cordon de cuir. Encore un souvenir d'une autre vie, une que t'es pas prête à lâcher comme ça. Parce que Quidel fera toujours partie de toi, tu gardes le cristal qu'il avait attaché au collier qu'il t'a offert quand il a demandé ta main.

T'es une sentimentale, Moana. Et ça se voit dans tes grands yeux expressifs.


« Best way to start anew is to fail miserably »

Moon by Björk on Grooveshark
Au cœur de l'arène, sous un tonnerre d'applaudissements, le public en standing-ovation, sous les hourras de la foule, les sifflements de joie, et les confettis et paillettes qui tombent du ciel, tu sens des mains fermes et puissantes se refermer autour de ta taille délicate et te hisser sur deux épaules. Tu salues les fans, avec un sourire radieux, et des paillettes plein les cheveux. C'était pas évident, c'était pas prévu, c'est venu comme un cheveu sur la soupe. Vous étiez les underdogs du tournoi, et vous avez grimpé et grimpé, taillé votre route petit à petit. On vous a comparés aux Fire Ferrets, et c'était foutu : votre cotte de popularité était à son comble, et les sponsors se sont précipités. Et vous avez continué à jouer, pour vous, pour le plaisir du jeu, sans jamais penser que vous arriveriez si loin. Surtout toi. Si on t'avait dit un jour, quand t'étais môme, que tes doigts se refermeraient sur le métal froid de la coupe du tournoi de Probending, t'aurais ri. Ou t'aurais pleuré. Et pourtant, vous êtes bel et bien en train de brandir le trophée, tous les trois. C'est beau. Tu trouves ton jumeau dans la foule, et tu lui adresses le plus beau sourire du monde. Certains disent que la Lune brille plus fort que le Soleil. Ça n'a jamais été aussi vrai que dans ton cas.


Y a vingt-quatre ans, au cœur de la capitale du Pôle Sud, en plein milieu d'un blizzard qui soufflait depuis des jours et des jours, Janma poussait et poussait, sous les encouragements de Bhavya. Elle en était pas à sa première grossesse, mais les jumeaux, c'est toujours éprouvant. Le premier sorti, c'était Nohoarii, un beau bébé en forme et en bonne santé, qui braillait de toute la puissance de ses petits poumons de nouveau-né. Et puis y a eu toi. Nohoa, c'étaient les trompettes, les chars, le bruit et la vie. Et toi... T'es née dans presque silence terrifiant. Calme et faible, t'as eu un léger hoquet, un petit cri, et c'était tout. Tu t'es endormie aussitôt, éprouvée par l'épreuve que tu venais de traverser.

Ton enfance, t'en as pas des masses de bons souvenirs. T'étais alitée la plupart du temps, et ta mère et ton père passaient leur temps à se relayer à ton chevet, alors que ton frangin passait son temps à rendre les autres fous. Trop bruyant, trop agité, trop plein de vie. C'était ton rayon de soleil, quand il venait te voir. Avec toi, il était calme, presque, et doux. Tes sœurs et ton autre frère étaient infiniment soulagés quand Nohoarii s'occupait de toi. Ça voulait dire que eux pouvaient souffler.
T'as grandi entre ton lit et les visites chez les soigneurs, qui passaient des heures à essayer de comprendre ce que t'avais, sans jamais rien trouver. T'étais pas vraiment malade, t'étais juste... pas assez vivante. Et quand est venu le moment pour toi d'aller à l'école... Ca a été dur. Mais tu t'es entêtée. Pour la première fois de ta vie, t'as élevé la voix. On était loin de ton murmure habituel. Et tes parents ont craqué. D'accord, t'aurais le droit d'aller à l'école avec Nohoarii. Mais c'était dur. T'étais épuisée, quand tu rentrais. Tu dormais probablement douze heures par jour au moins, pendant cette période. Et si y avait pas eu ton jumeau, t'aurais été terriblement seule. Chétive et faiblarde, tu ne pouvais pas jouer avec les autres. Alors tu les regardais, et tu passais ton temps avec Nohoa, qui les regardait jouer avec envie tout en refusant de te laisser seule.

Et t'as appris à lire. Enfin une activité qui te demandait pas tous tes efforts. C'était plus facile du coup aussi bien pour toi que pour l'autre moitié de ton âme, celle qui était dans le corps de Nohoarii et qui ne demandait qu'à aller jouer avec les autres gamins. Il a pu y aller, parce que t'avais ton livre. Tu te mettais dans un coin et tu lisais, et lui, il allait traumatiser les autres gosses, avec son bending déjà puissant mais terriblement pas maîtrisé. Et toi, du coup, tu lisais des bouquins théoriques sur la Maîtrise de l'eau, et le soir venu, tu expliquais à ton frangin comment canaliser son trop-plein de pouvoirs. C'était un prodige, Nohoa. Et t'étais tellement fière de lui que t'as jamais pensé à le jalouser. Et grâce à toi, il s'est encore amélioré, à appris la douceur et la subtilité de l'eau, et pas juste les grosses explosions et les démonstrations de puissance. Et toi, mine de rien, t'apprenais les mouvements, les gestes. Même si t'avais rien, même si t'étais incapable de faire la moindre vague dans un verre d'eau. Et tes deux sœurs et ton frère aînés vous regardaient avec un air sceptique. Et puis Naira haussait les épaules, et de sa voix calme et douce, elle disait « Bah. Au moins elle le canalise. ». Nita éclatait de rire, et Ujarak, il souriait, et retournait à ses constructions de château fort avec ses sœurs.

La vie avait trouvé son rythme, tu t'étais fait ta place dans ta fratrie, tu t'étais rapprochée de la sage Naira, avec qui tu partageais la passion de la lecture. Tu t'étais rapprochée d'Urajak, et de sa solide tranquillité, qui semblait toujours trouver les bons mots, quand ta faiblesse générale te pesait trop. Tu t'étais rapprochée de Nita et de son tempérament bien trempé, t'aimais sa franchise, et t'admirais en secret son corps tellement plus puissant que le tien. Tes parents étaient rassurés de voir que tu t'étais fait ta place, et que tu semblais avoir trouvé un équilibre dans ta vie fragile. Tout le monde a baissé sa garde.

Et tout s'est cassé la gueule. T'es tombée malade. Violemment. Fièvre, tremblements, pertes de connaissance. Tu pouvais rien avaler, tu tremblais de tout ton corps, même blottie sous les couvertures, même avec les bouillottes autour de toi, même blottie entre Bhalu, le polarbear dog de tes parents et Nohoarii, tu tremblais. Les soigneurs venaient, mais se contentaient de secouer la tête avec résignation quand ils pensaient que personne d'autre que tes parents ne regardaient. T'étais destinée à mourir jeune, c'était tout. Personne ne pouvait rien y faire. C'était tragique et injuste, mais c'était comme ça. C'était la fin de ton histoire. Le point final de ta courte vie.

Toute ta famille était en deuil, et ils ont prié, et prié, et invoqué tous les Esprits pour les supplier de ne pas te prendre à eux, de te laisser vivre pour de vrai, de te laisser une chance, parce que tu méritais pas ça, et eux non plus. Bhavya était un homme juste, un conseiller respecté au conseil, et Janma s'occupait des enfants des autres comme si c'étaient les siens. T'avais seulement huit ans, ils pouvaient pas t'arracher comme ça, pas déjà, pas si tôt, pas alors que tu venais seulement de commencer ta vie. Tant et si bien que leurs prières finirent par tomber dans l'oreille d'un certain esprit, forcément sensible à ce genre de choses.

Dans un rêve fiévreux et embrumé, une magnifique jeune fille aux cheveux blancs t'est apparue comme une vision. Elle t'a enlacée avec douceur, et a pris ta main, pour t'emmener avec elle. T'étais fatiguée, t'en avais marre de lutter. Alors tu l'as suivie. T'es sortie de ta maison, avec seulement ta petite tunique de lin, et tes pieds nus s'enfonçaient dans la neige jusqu'à tes chevilles. Et Nohoarii, qui dormait à côté de toi, s'est réveillé peu après. Au lieu de paniquer en découvrant ton absence, il t'a suivie. C'était pas bien difficile, après tout, la neige était fraîche, y avait que tes pieds qui l'avaient foulée.

T'étais la seule à la voir, cette jeune fille, mais t'en savais rien. Tu t'en fichais pas mal, aussi. L'eau froide a léché des pieds, et tu as continué à avancer, sans ressentir la morsure glacée de la mer contre ta peau brûlante. Et la dame aux cheveux blancs te guidait dans l'eau, avec douceur. A minuit, lors du solstice d'hiver, Nohoarii a vu la Princesse Yue apparaître devant toi, et te verser lentement de l'eau sur le front. Tu t'es assise dans l'eau, puis allongée, tu te laissais faire comme une poupée, soutenue par cette fille si irréelle. Elle a embrassé ton front, et tes cheveux ont viré au blanc, et tu t'es réveillée brusquement. L'eau était froide, et le vent soufflait, et l'air avait une odeur d'hiver et de neige, et tu tremblais, mais de froid. Ta fièvre était tombée, et t'étais trempée, et tes cheveux collaient sur les joues et le long de ton dos. T'as vu Nohoarii au moment où il t'a rejoint dans l'eau. Et, blottie contre lui, vous êtes retournés chez vous en silence. Vous n'avez jamais reparlé de ce qui s'était passé cette nuit-là.

La Princesse Yue, l'Esprit de la Lune t'a accordé la même bénédiction que celle qui lui avait été offerte à elle, bien des années auparavant. Et ta famille a pleuré de joie quand t'es revenue, vivante et en bonne santé, et dotée de toute évidence de la bénédiction de la Lune. Et pour toi, la vie avait soudain de nouvelles saveurs. T'as eu l'impression d'avoir grandi dans un film noir et blanc, et de soudain voir les couleurs pour la première fois. Tout était plus fort, plus intense, et t'étais changée. La gamine fragile et réservée que t'étais est devenue plus bruyante et affirmée. T'aimais toujours autant les bouquins, tes premiers amis. Mais à présent, quand tu montrais les mouvements à Nohoarii, tu sentais un truc, et... La Maîtrise de l'eau est venue toute seule.

Les années ont passé, et t'as rattrapé tout le temps que t'avais perdu. T'es devenue un peu casse-cou, tu déclenchais les batailles de boules de neige, au lieu de fuir. Et toi et Nohoarii, vous faisiez les quatre-cent coups dans la ville, et vous pratiquiez votre Maîtrise de l'eau ensemble. C'était la période de votre vie où vous étiez le plus proches, et le plus collés l'un à l'autre, à vous apprendre mutuellement des trucs, et à découvrir vos capacités, à les perfectionner, les maîtriser, les affûter. T'étais heureuse, et t'étais bien. Et ça a duré pendant un long moment. Un équilibre parfait, qui te convenait très bien. Vous étiez beaux, vous étiez doués, et vous avez commencé à plaire aux autres de votre âge.
Vous avez eu des petites histoires sans importance, tous les deux, et puis de toutes façons, vous faisiez toujours passer l'autre en premier. Et puis Nohoa a rencontré Sanaki, et votre bel équilibre a été encore une fois chamboulé. Les gens la traitaient de folle, mais il a jamais rien voulu savoir. T'as toujours tenu ta langue, parce que tu voulais pas t'engueuler avec lui mais t'en pensais pas moins. Il lui manquait quelques cases, mais c'était pas sa faute. Elle était du genre à péter un plomb pour tout et rien. Et Nohoarii est tombé fou amoureux d'elle. Il aimait veiller sur elle et la protéger, et la calmer lorsqu'elle faisait une crise. Et tu t'es retrouvée à l'écart. Et t'as fait ta vie aussi.

C'est quelques mois plus tard, que t'as rencontré Quidel. Ou que t'as commencé à faire attention à lui. T'es passée au niveau supérieur lors de ton entraînement de Waterbending, et il était là, lui. Tu l'avais déjà croisé. Et son énergie et sa flamme t'ont attirée comme un aimant. T'avais jamais fait gaffe à combien il brillait, à combien il était plein de vie. T'es très vite tombée sous son charme, et en bonne bourrine que t'es devenue, tu le lui as fait comprendre sans avoir peur de ne pas être subtile. Ça lui allait très bien. Vous vous êtes embrassés après un duel éprouvant. T'avais tout juste seize ans, mais tu savais que c'était lui, que tu voulais finir ta vie avec lui. Il a jamais eu la moindre réserve à ton égard, le sentiment était partagé. Vous étiez jeunes, et Nohoa était aussi loin de toi qu'il ne l'avait jamais été, alors t'as voulu faire ta vie aussi. Quidel est allé voir ton père, et a osé demander ta main. Il a montré le collier de fiançailles qu'il avait fait pour toi, et bien que réticent, Bhavya a finalement accepté. T'as mis le collier, et tu ne l'as plus quitté. Quelques mois plus tard, on fêtait votre mariage. Oh, ce que t'étais heureuse. Vous avez emménagé dans une petite maison pas trop loin de chez vos parents, et t'as commencé à bosser comme soigneuse. Lui, il entraînait les plus jeunes à la Maîtrise de l'eau. La vie était belle, et rien n'aurait pu te rendre plus heureuse.

Sauf peut-être un bébé. T'en as toujours voulu un, aussi loin que tu t'en souviennes. Et voir le ventre de Sanaki s'arrondir te rendait dingue. Et un beau jour, la nature a exaucé ton souhait le plus secret. Tu le sentais, t'avais une petite vie qui grandissait en toi. Quand t'as annoncé la nouvelle à Quidel, il t'a serrée dans ses bras, et vous avez ri comme des idiots pendant un long moment, sans pouvoir vous arrêter. Et pour un moment, vous vouliez profiter de votre secret et de votre bonheur juste tous les deux. Alors vous avez rien dit. Vous avez rien dit, et un mois, deux mois, trois mois ont passé. Ton ventre grossissait, et tu passais une main rêveuse dessus quand personne ne te regardait. Et puis le bonheur de ton frère s'est cassé la gueule, et tu l'as aidé, soutenu comme t'as pu. T'as aidé frère et ton neveu, tu t'en occupais, et tu continuais à travailler. Trop de travail, pas assez de sommeil. T'as tiré sur la corde plus que t'aurais dû. T'étais fatiguée, mais tu gérais, tu le savais, ça allait. Mais tu déclinais quand même.

Ce soir-là, il était tard. T'étais à l'étage, et t'attendais ton mari en bouquinant, quand t'as entendu un fracas au rez-de-chaussée. T'es sortie, silencieuse comme une ombre. Mais pas assez aux aguets. Tu pensais que c'était en bas, pas à ton étage, et le type masqué à côté de toi, tu t'y attendais pas. Sinon tu lui aurais Waterbendé la gueule dans un glaçon, et ç'aurait été bon. Mais quand il s'est jeté sur toi, et qu'il a attrapé tes poignets, t'as paniqué, et tu t'es débattue. Et en bas, t'entendais encore des bruits inquiétants. T'aurais probablement pu prendre le dessus. T'étais fine, mais la gamine frêle et fragile, elle était loin derrière toi. Mais le type t'a poussée. Et t'es tombée. Dans les escaliers. T'étais bien étourdie, t'as mis un long moment à reprendre tes esprits. Et tu l'as revu pendant de longues années, au ralenti, le moment où l'un des types a sorti un poignard, et l'a enfoncé dans le ventre de ton pauvre Quidel, qui ne faisait que défendre sa maison et sa femme. T'es entrée dans une colère noire, et t'as pas hésité à démonter les murs de glace de ta baraque pour refaire le portrait au type qui venait de poignarder ton ami et l'amour de ta vie. T'en as écrasé un, t'as gelé ensemble les mains d'un autre et tu t'es retournée pour faire face au troisième, en haut des escaliers, quand d'un coup, ton corps ne t'a soudainement plus répondu. Un frisson glacé a parcouru ton échine, quand le type a descendu les escaliers, tranquillement. T'étais faite, paralysée par un connard de Bloodbender dont les complices avaient tué ton époux.

T'aimes pas te rappeler du reste de cette nuit, où on t'a tout pris. Ton amour, ton amant, ta maison, ta vie, et surtout... Celle de ton bébé, qui n'a jamais vu le jour. T'as saigné pendant des jours et des jours suite à ça, et t'avais pas envie d'en parler, à qui que ce soit. Même Nohoarii n'en a jamais rien su. Et tu tiens à ce que ça reste comme ça. Tout ce qu'il a su, tout ce que le reste du monde a su, c'est que t'as perdu ton mari.

Quand Nohoa t'a proposé de quitter la capitale pour voir le monde, t'as accepté. T'en pouvais plus de rester ici, de voir les regards pleins de pitié et de tristesse des gens autour de toi. T'as tout plaqué bien volontiers, et grâce à Bhaya, vous avez tous les deux appris à rire à nouveau ensemble. Vous vous êtes aidés l'un l'autre à vous reconstruire, et vous avez voyagé et appris. De temps en temps, dans le noir, ta main se posait encore sur ton ventre, et tu te roulais en boule, l'autre main autour de ton collier. Mais la vie continue, t'as fait de nouvelles rencontres, tu t'es fait des amis un peu partout dans le monde, et t'as même repris goût à la vie. Ca t'a plu, d'être nomade pendant un temps, de ne jamais t'attarder assez longtemps pour te faire de vrais liens, ne pas risquer de tomber amoureuse à nouveau.

Bhaya approchait des quatre ans, quand Nohoa et et toi avez décidé d'aller tenter votre chance à Republic City. Pour lui, la police s'est imposée presque comme une évidence. Et toi... T'aurais pu redevenir soigneuse. Mais t'as eu envie de changer, et t'as cumulé les petits boulots pendant un moment. Et un jour, alors que tu bossais dans un café, t'as rencontré Yamanu et Dhurta. Ils sont devenus des habitués, puis tes amis. Et quand un soir, lors d'une soirée arrosée, l'un de vous a dit « Hey, et si on montait une équipe de Probending !? » les deux autres ont accepté sans hésiter. Et... Voilà. Deux ans après la création des Pygmy Pumas, t'es là, avec tes deux imbéciles de coéquipiers, tes meilleurs amis, et tu souris, et t'es, pour la première fois depuis un long moment, heureuse, sans culpabiliser.


« Trucs à retenir »

» Probender dans l'équipe des Pygmy Puma
» Sœur jumelle de Nohoarii
» Peut bloodbender la nuit, mais uniquement la nuit.
» A été mariée et est aujourd'hui veuve.
» Ne se sépare jamais de son collier et de sa boucle d'oreille. Si jamais elle en perd l'un ou l'autre, c'est le drame et la panique.
» A été sauvée par Yue, il y a bien des années, ce qui explique sa couleur de cheveux inhabituelle pour une fille de son âge.


& YOU ?
pseudo : Mew
âge : 27
où as tu trouvé le forum ? : Un jour il est apparu sur mon écran. Pouf.
remarques: n/a
crédits avatar : Kida / Fanart by mosessa
un dernier mot ? : Life happens wherever you are, whether you make it or not.
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Messages : 264

Moana Fille de Lune » Complete [100%] Empty
MessageSujet: Re: Moana Fille de Lune » Complete [100%] Moana Fille de Lune » Complete [100%] EmptySam 19 Oct - 20:46

Bienvenue à Republic City !

Félicitations ! Tu es validée
Une histoire très touchante et bien ficelée pour ces jumeaux qui ont affrontés la vie et la mort et surtout l'amour pour arriver où ils en sont. Bref je suis adepte, j'adopte, j'adore. Tu es bien évidemment validée ma petite Momo, j'ai hâte de te lire en rp forum. ♥


Tu peux tout de suite aller recenser ton avatar si tu veux pas qu'on te vole ta jolie bouille ! Si tu as envie de créer un journal de RP et/ou une fiche de lien, y a un coin sur le forum pour ces choses-là.
Tu connais personne ? T'es timide ? Faut pas ! Va donc faire une demande de RP ou va répondre à une demande en cours ! Jette aussi un oeil du côté des topics libres, on sait jamais !
Et surtout, n'hésite pas à passer sur la chatbox encore et encore et encore pour papoter avec tout le monde ! ♥

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» that's a bit embarrassing ; pv moana

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